À une certaine époque, je harcelais littéralement Sandra Doyon pour qu’elle me laisse monter à bord de son camion. Je salivais à l’idée du reportage que je pourrais tirer en voyageant à ses côtés sur les routes d’Amérique. Elle a toujours refusé. Même si je lui en voudrai éternellement (:-P), j’admets qu’elle a fait mieux en ouvrant la porte de son mastodonte à tous grâce au récit Je vous écris de mon camion*, publié aux éditions La Goélette.

La jeune femme originaire d’Alma, au Lac-Saint-Jean, a choisi de devenir camionneuse pour voir du pays, après avoir fait des études en tourisme et travaillé comme guide. «Quand je rencontre quelqu’un pour la première fois, je ne dis pas que je suis camionneuse», m’a-t-elle confié. Pourquoi? «Parce que ça impressionne les gens et qu’il faut toujours que je déblatère ma cassette!» Parions que son livre lui évitera de l’user davantage…

Si Je vous écris de mon camion est né sur la route, certains textes ont été fignolés dans le confort de son appartement et dans les cafés, qu’elle aime fréquenter pour sortir de la bulle de solitude propre à l’écriture. Bonus: elle s’est amusée à créer une carte Google que les lecteurs peuvent aller consulter afin de visiter virtuellement les lieux qu’elle évoque dans le livre et découvrir ses photos.

Pas de rituel quand vient le temps de se mettre au boulot, mais plutôt une méthode de travail qui a fait ses preuves: «Je prends beaucoup de notes, que j’organise dans un logiciel. Je vais piger là-dedans quand je n’ai pas d’inspiration.»

Et maintenant? «J’ai envie que l’écriture fasse partie de ma vie. Avant, c’était comme un hasard, mais j’ai pris l’habitude. J’ai encore envie de communiquer. Pour moi c’est un moyen de me réaliser, d’avoir quelque chose de concret. Je suis très «concrète». C’est la raison pour laquelle je conduis un camion, que je suis bonne en cuisine ou dans la construction: il y a un résultat, tu te dis «wow!», c’est moi qui l’ai fait.»

Pas question toutefois d’écrire pour écrire. «Oui, j’espère publier d’autres livres. Mais je ne veux pas en écrire un par année. Je dois d’abord vivre des choses.»

* Je vous écris de mon camion sera en librairie dès le 24 mars.

MÀJ 22 mars, 7h46: Je viens de mettre en ligne une nouvelle version de la vidéo. J’avais fait une petite coquille dans la précédente. Le lien YouTube a donc changé, mais pas celui de ce billet. La première version avait été vue à 129 reprises au moment où je l’aie supprimée.

Isabelle Gaumont porte plusieurs chapeaux. Entre deux rôles, l’écriture s’est peu à peu insinuée dans la vie de la comédienne. Même si elle n’a jamais vraiment caressé le rêve d’entretenir une carrière d’auteure, la jeune femme se souvient avoir mentionné dans son album de finissants son désir d’écrire un roman un jour. «Je suis certaine que personne dans ma classe croyait que c’était possible, confie-t-elle. Personne dans ma famille n’est auteur ou artiste. Donc, je ne sais pas ce qui m’a pris!»

«J’ai fait toutes sortes de choses, poursuit-elle. J’ai écrit des shows, des émissions de télé… Mais le roman, ç’a pris du temps. On dirait que le littéraire a une « aura de respectabilité » que je ne pensais pas pouvoir mériter. Dans le fond, ça ne veut rien dire. Que tu écrives un livre ou autre chose, tu n’es pas plus fin qu’un autre.»

Bien qu’elle dise écrire surtout «enchaînée à son ordinateur», elle a l’habitude de traîner des carnets sur les plateaux de tournage pour tromper l’ennui entre les prises. «Il y a une partie de mon premier roman que j’ai écrit alors que j’étais sur le tournage d’une pub de bière… Et le salaire gagné grâce à cette pub m’a permis d’écrire pendant deux autres mois!»

Pour une artiste habituée à conjuger avec les aléas de la télévision, du cinéma et de la scène, l’écriture romanesque s’avère libératrice. «Tu n’as pas de contrainte de lieux, de nombre de personnages, tu peux avoir autant de femmes que tu veux dans les rôles principaux et ça peut se passer dans 15 pays!»

Rencontre avec une fille aussi chouette dans le réel que dans le virtuel. (Cliquez ici si vous préférez visionner l’entrevue en HD.)

Son premier roman, Cousine de personne (Stanké), lui a permis d’être en nomination au Prix de la Relève Archambault 2006. Son second opus, Subordonnée, a été publié chez Hurtubise HMH en 2007. L’une de ses nouvelles se trouve dans le recueil Cherchez la femme (Québec Amérique), lancé le 2 février 2011.

P.S.: J’ai laissé quelques-uns de mes commentaires/questions/éclats de rire, histoire de garder l’aspect «coulisses» (et très décontracté) de l’entrevue. Désolée pour la netteté de certains plans, il ne m’est pas possible de brancher de micro externe sur cette caméra, alors je dois m’approcher au maximum de mon sujet (et il m’est parfois difficile de juger si c’est trop près dans le viseur) afin de bien entendre les réponses.

Merci à l’hôtel W Montréal, où cette entrevue a été tournée à la fin de l’été 2010.

L’été dernier, j’ai accordé une interview à Émilie Perreault pour Le Journal Techno. Certains l’ont peut-être vue à V le week-end dernier. Elle est maintenant en ligne ici.

J’ai dû prendre une pause pour arriver à travailler sur d’autres projets (et, accessoirement, payer mon hypothèque!), mais j’ai très hâte de replonger à nouveau dans cette série d’entrevues.

De retour d’ici janvier 2011, promis! J’ai d’ailleurs déjà tourné deux autres capsules, qui n’attendent que d’être montées…

MÀJ 29 janvier: Je viens de terminer le montage d’une nouvelle capsule. Si YouTube le veut (!), elle sera en ligne demain!

Tout ceux qui le côtoient vous le diront: Tristan Demers, c’est un spectacle «son et lumière» en quasi-permanence. Divertir est une seconde nature. Comme il le dit lui-même, il «vit» dans une bande dessinée!

Je crois avoir monté le topo principal de mille manières différentes avant de m’arrêter à cette version. Dans l’océan d’anecdotes, la pêche s’est avérée plutôt ardue parce que trop fructueuse (on fait comment pour monter un reportage quand il y a si peu de points à la fin des phrases? Hi! Hi!). Et puis, par quel bout prendre un topo sensé parler du processus créatif d’un gars de 38 ans qui célèbre ses 27 ans de carrière? Impossible d’occulter ses premières années dans le métier. Ni son côté business. Pour Tristan, la création est indissociable de l’aspect marketing. L’un influence forcément l’autre.

Autre difficulté: je connais Tristan depuis une bonne douzaine d’années. Son parcours m’est familier, tout comme son humour. Pas toujours évident de faire la part des choses quand vient le temps de choisir les extraits.

Bref, si vous souhaitez vous arrêtez à l’aspect créatif, visionnez seulement la première capsule. Les deux autres sont des bonus afin de vous monter d’autres facettes de ce «personnage» haut en couleur!

Le 7 octobre, Tintin et le Québec, Hergé au coeur de la révolution tranquille, un livre sur lequel Tristan planche depuis quatre ans, verra enfin le jour. «C’est une coédition entre Hurtubise (au Québec) et Moulinsart, qui gère toute l’image de Tintin depuis des années et ça, c’est très important pour moi, dit-il. C’est un livre documentaire de près de 180 pages qui va parler du Québec des années 60-70-80 à travers les événements culturels ayant Tintin comme dénominateur commun. Hergé a passé dix jours au Québec. On parle de la Révolution tranquille, d’Expo 67, de Jean Drapeau, de la construction du métro, de l’arrivée des Polyvalente, du clergé qui s’énerve… Toujours avec Tintin en toile de fond, qui devient aussi le prétexte.»

Je l’ai trouvée rayonnante en l’apercevant, attablée au café El Dorado, sans aucune trace de maquillage. Maman d’un petit rouquin de quatre mois, elle semblait habitée par cette espèce de lumière propre aux femmes enceintes et aux jeunes mères. La maternité aurait-elle transformé Marie-Sissi Labrèche? À moins que ce ne soit la quarantaine? Sept années d’un mariage heureux? Le fait qu’elle se sente enfin en paix avec sa famille? Impossible de mettre le doigt sur la source de cet éclat, mais une chose est certaine: elle reste unique!

Comment s’est-elle retrouvée chez Boréal, qui a édité ses trois premiers romans?

L’accouchement de La lune dans un HLM s’est fait dans la douleur, son éditrice l’ayant renvoyée à ses devoirs à de multiples reprises avant que le déclic se produise. Elle raconte…

Marie-Sissi vient de publier une série pour ados à La Courte échelle, Psy malgré moi. Elle travaille présentement à l’écriture d’un scénario de film avec Charles Binamé tout en prenant soin de son fils, Charlie, né au printemps.

Notes de tournage: vous avez sans doute constaté que mes cadrages ne sont pas parfaits, que l’image est parfois floue… Quand je réalise les entrevues, je tiens la caméra à côté de moi afin que l’interviewé puisse me parler à moi et non à la lentille. Je jette parfois des coups d’oeil pour m’assurer que je ne suis pas en train de filmer seulement le mur (!), mais la plupart du temps, j’écoute et laisse aller la discussion. Dans ce cas-ci, nous avons terminé l’entretien dehors parce qu’il a été impossible d’éteindre la musique du café plus de quelques minutes. Je dois par ailleurs rester assez proche du sujet pour bien capter les propos puisqu’il est impossible de brancher un micro sur la caméra que j’utilise.

Cécile Gladel a eu plusieurs vies. Dans celle-ci, elle a ajouté «auteure» à sa collection de titres. Comme elle a publié des guides pratiques avant de se lancer dans la fiction, j’ai un peu triché et lui ai demandé de parler autant de la genèse de son tout premier ouvrage, L’écolo écono, que de sa série pour enfants, Pirate des caramels, puisqu’ils font appel à différentes facettes de son boulot. Une fille attachante au rire contagieux!

Elle rêve maintenant de voir les aventures de son pirate traduites dans plusieurs langues et de le voir s’animer sous d’autres formes. À suivre…

Je n’avais jamais rencontré Annie Bacon «en vrai» même si on est cybercopines depuis plusieurs mois. Elle m’a donné rendez-vous chez elle, sur le Plateau-Mont-Royal, et accueillie avec le sourire malgré ma demi-heure de retard.

Cette maman de deux enfants, qui avoue «vivre» intensément ses histoires au point de taper plus vite sur le clavier pendant une scène de poursuite, n’a rien de l’écrivain torturé qui cherche l’inspiration au fond d’une bouteille de vodka. Pour elle, aligner les mots s’avère plutôt facile… même quand elle dispose seulement d’une heure entre deux changements de couches!

Comment entrevoit-elle son avenir d’auteure? «Je suis une touche-à-tout. J’ai fait du jeu vidéo, j’écris des romans, j’aimerais faire de la bande dessinée, de la télé, designer des montagnes russes… Mon avenir idéal serait de pouvoir faire « un de chaque » par année et de me promener d’un médium à l’autre selon l’idée et l’histoire que j’aurais envie de raconter.»

Le 3e tome de Terra Incognita sera en librairie en septembre (Éditions du Phœnix).

Elle a été commis de bibliothèque, monitrice de ski et d’art dramatique, secrétaire dans une buanderie, téléphoniste érotique, escorte et hôtesse de webcam. Mélodie Nelson parle de sexe comme d’autres de tricot. Derrière le voile de frivolité dont elle aime se parer, on sent l’intelligence et un réel amour de la littérature. Mélodie traverse la vie dans une bulle rose bonbon, une brosse de La Petite Sirène et un mini-Calinours dans son sac à main. Une fillette qui voulait être sa propre Barbie. La superficialité dans toute sa complexité!

Comme elle parle abondamment de religion dans ses écrits, je n’ai pas pu m’empêcher de lui poser une «question bonus» à ce sujet:

Depuis quelques temps, Mélodie écrit à temps plein. «J’ai des projets avec une maison d’édition qui s’appelle Incidences, confie-t-elle. Mon histoire va se dérouler à l’université et dans une sororité, le pendant féminin des fraternités. Il y en a très peu au Québec. J’aurais tant aimé faire partie d’une sororité! Alors je me suis imaginé ça à Montréal, dans une université importante. J’ai aussi un projet avec Marchand de feuilles, mais ce n’est pas encore concret, un roman, Bronze ou crève, qui paraîtra l’an prochain chez Robert ne veut pas lire, et une histoire d’amour too much sodomie pour laquelle je n’ai pas encore de maison d’édition et qui va s’appeler Nous perdre…»

Escorte sera par ailleurs traduit en anglais cet automne. La jeune auteure aimerait éventuellement écrire des histoires pour enfants et adolescents sous son vrai nom.

J’avais besoin d’un bon cobaye. D’une grande gueule qui se livrerait sans trop de mal. D’un ami qui ne se formaliserait pas devant le bidouillage de caméra et les multiples changements de plans (ce n’est pas parce que je ne suis pas une pro de la technique que je veux faire les choses n’importe comment!). Ce cobaye fut Patrick Dion, qui a lancé son premier roman, Fol allié, en février dernier (La Grenouille bleue).

Rendez-vous sur YouTube si vous voulez visionner la vidéo en HD.

Ses projets? « Mon deuxième roman est en chantier. J’ai déjà pondu 130 pages. J’espère qu’il sera prêt pour l’automne 2011. Je viens par ailleurs de terminer un guide sur les réseaux sociaux avec Dominic Arpin, qui sera publié en novembre 2010 aux Éditions Québécor.» Dans quelques semaines, il reprendra également son boulot de chef recherchiste de l’émission Vlog, diffusée à TVA.

J’aime l’écriture, mais j’aime aussi les écrivains. Comme j’ai la chance d’en côtoyer plusieurs et que leur parcours me fascine, je présenterai dans ce blogue des capsules vidéos (et peut-être parfois des entrevues écrites – mais je préfère les voir en mouvement, les sortir de leur contexte statique) qui les mettront en vedette, afin de mieux comprendre qui sont ces étranges «bibittes» qui se cachent derrière les mots.

Rendez-vous dès la semaine prochaine pour la première entrevue!

Pour en savoir plus: À propos.